Visite de producteurs de lait - 16 octobre

Publié le par GAC Nivelles

Nous étions une quinzaine le vendredi 16 octobre à 19h pour visiter l'exploitation laitière de Pierre Scolasse qui, avec deux autres producteurs, Bernard Bartholomé (Rebecq) et Etienne Allard (Petit-Enghien) se sont associés pour vendre à Colruyt leur lait à un prix plus équitable (nous y reviendrons).
Notre objectif était de faire mieux connaissance avec deux des porteurs de ce projet, Pierre et Bernard...et nous n'avons pas été déçus !
Pendant trois heures, Véronique, Pierre et Bernard nous ont fait partager leur passion et leur volonté d'en sortir. Merci à eux pour leur gentillesse et leur disponibilité !

Quelques chiffres

La Belgique produit chaque année 3300 millions de litres de lait dont la moitié est exportée sous forme de beurre ou de poudre (!!!).
Les trois producteurs produisent chaque année 2 200 000 litres soit moins de 1 pour mille de la production totale belge. Leur lait est transformé par une petite société située à Leeuw St Pierre, la société Vermeersch qui, au total, transforme 36 millions de litres par an.
Pour rappel, le prix d'achat du lait tourne autour de 0,21 euro / litre alors que les coûts de production s'élèvent en moyenne à 0,32-0,33 euro / litre. En d'autres mots, à chaque litre vendu, les producteurs perdent 0,10 euro.

Les exploitations des producteurs

Autant l'écrire tout de suite, pas question de bio ici. Les trois producteurs fonctionnent en agriculture dite "raisonnée".


Il s'agit ici de concilier le respect de l'environnement (en utilisant moins de pesticides, en limitant la quantité d'engrais employés, en consommant moins d'eau, etc.), et les objectifs de productivité de l'agriculture moderne conventionnelle (avec notamment des rendements satisfaisants).

L'agriculture raisonnée est un mode de culture et d'élevage dont les objectifs sont de réduire la quantité de substances chimiques utilisées, de minimiser leur impact sur l'environnement, de maîtriser les risques sanitaires et d'assurer la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux.

L'agriculture raisonnée est donc un mélange de techniques modernes, voire de pointe, et de savoir-faire traditionnels « à l’ancienne ». Un agriculteur raisonné utilisera par exemple un peu d’engrais chimiques ou de pesticides en mode curatif à certaines périodes de l’année alors l’agriculteur biologique, lui, se l’interdit complètement.


Le projet

Ces trois producteurs ont décidé d'unir leurs forces pour démarrer un partenariat avec Colruyt où ils vendent du lait pasteurisé (transformé chez Vermeersch) à un prix plus équitable, estimé par les membres du GACS présents à 0,36-0,37 euro/l maximum, ce qui leur permet de faire une marge autour de 0,03 à 0,05 euro/l. "Estimé" car les producteurs, tenus par un accord de confidentialité, n'ont pas souhaité donner le chiffre exact.
Afin de pouvoir tracer totalement le lait de ces producteurs, la société Vermeersch collecte, transforme et conditionne leur lait séparément...ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

Zoom sur l'exploitation de Pierre Scolasse

Cliquez ici pour visualiser les photos de la visite.

Pierre Scolasse et son épouse Véronique sont propriétaires d'une ferme située à Ophain, Rue Bertinchamps. Il s'agit d'une ferme construire en 1460, reconstruire en 1700. Pierre fait partie d'une famille qui y travaille depuis 12 générations.
Il dispose de 165 bêtes dont 53 sont traites en permanence ainsi que 174 hectares de terres cultivées...essentiellement destinées à l'alimentation du troupeau.

Pour rappel, seules les vaches ayant mis bas font du lait avec un pic de lactation 50 jours environ après le vélage. Concrètement chaque vache met bas une fois par an et dispose de 2 mois de repos avant d'être à nouveau inséminée. Cela signifie qu'il y a 400 jours environ entre 2 vélages. Enfin, en moyenne, une vache donne 28-29 litres de lait par jour.

La nourriture des animaux est essentiellement produite sur place - luzerne, maïs, betteraves, froment - et est complétée par du concentré et du soja (argentin) à raison d'un peu plus d'1%. Chaque vache mange 50 à 60 kg de nourriture par jour et boit 80 litres d'eau.

La méthode de culture utilisée par Pierre est le non-labour c'est-à-dire un travail du sol sans retournement (appelé également "décompactage) afin de préserver la structure du sol et permettre ainsi de meilleurs rendements. (
cliquez ici pour en savoir plus).

Concernant l'engraissage des terres, il provient de l'exploitation. En effet le lisier de l'exploitation est récolté pour être épandu sur les champs.

La suite ?

Pour le GACS de Nivelles, cette prise de contact est la première opportunité de concrétiser un partenariat "lait" avec des producteurs.

Nous avons donc convenu de faire un essai en passant commande régulièrement auprès de ces 3 producteurs qui nous proposent d'acheter leur litre de lait demi-écrémé à 1 euro et de lait entier à 1,10 euro.
Des appels à commande seront proposés tous les quinze jours de manière à ce que le lait soit disponible en même temps que les commandes Ecodis et le tout dans une chambre froide.

Pour l'instant les producteurs ne nous facturent pas le coût de transport car ils sont désireux de tenter des expériences avec des GACS. A terme ils espèrent que les commandes dépasseront les 300 litres, quantité à partir de laquelle les coûts de transport ne seront plus comptabilisés.

Vu les volumes minimaux attendus, il nous est apparu qu'il serait intéressant de contacter d'autres GACS qui pourraient être intéressés.

En conclusion, ces trois producteurs sont les premiers à nous proposer un projet nous permettant de concrétiser notre démarche "Lait".
Des pistes "lait pasteurisé" comme celle-ci, il n'en existe pas beaucoup. Or le lait pasteurisé a plus de chances de rencontrer les faveurs du plus grand nombre par rapport au lait cru, ne fût-ce que pour des raisons de conservation.
En toute transparence, ils ont clairement annoncé qu'ils fonctionnaient en "raisonné" et non en bio et ont mis l'accent sur la qualité (du produit, du bien-être animal). 
Bien sûr, une démarche lait pasteurisé bio serait un "must".  Mais elle n'existe pas.
En attendant, ces 3 producteurs ont le mérite et le courage de vouloir développer "autre chose" et de mettre du soin à développer un partenariat avec le GACS pour des volumes qui resteront "symboliques" par rapport à leur production de 2 millions deux cent mille litres.
Comme le signale la charte du GACS, "la garantie de qualité ne passe pas nécessairement par un label mais également par la connaissance du producteur et le lien de confiance tout en restant, dans ce cas, prudent (recoupement des informations) ;  (Le GACS a pour objet) de se fournir prioritairement auprès des producteurs locaux en visant un contact direct avec eux et en passant le moins possible par des grossistes ou magasins".
Pour tout cela, ce partenariat vaut la peine d'exister !

Vous souhaitez vous associer à cette démarche ? Contactez le GACS de Nivelles en envoyant un message à gacs.nivelles@gmail.com

Publié dans Activités du GACS

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